CHRONIQUE

Dami-Ñaaga-l’Hyène : toujours saisir l’occasion quand il le faut

(N°14° ) Agir plus vite, c’est bien le maître mot de Dami-Ñaaga-l’Hyène. Cette leçon, elle l’apprit dès sa naissance. Voici donc qu’elle se rend à une cérémonie où il y a un parterre d’invités : Nŧaangi-le-Chien, le Chat,… Les causeries vont bon train, les invités continuent à affluer. On salue le prochain à qui on demande les dernières nouvelles des semis. Les femmes s’activent dans la cuisine.

Dami, depuis son arrivée, avait l’œil sur tout mouvement. Ses regards ne quittaient plus les cuisinières attroupées autour des foyers mal posés dont le feu faisait bouillir deux grosses marmites. Elle avait d’abord remarqué l’attitude de Nŧaangi-le-Chien et du Chat. Ces deux amis avaient échangé des propos aigre-doux et avaient failli ric-rac se prendre aux cheveux. On ne sait pour quelles raisons, mais il semble ces deux-là n’ont jamais fait bon ménage, et rien ne présageait que dans un avenir encore incertain qu’ils pourraient vivre en bonne intelligence. D’ailleurs Dami qui surveillait les gestes et le regard trop fermé du Chien, avait déjà pris ses précautions. Parce que dès que le Chat passait devant lui, la queue rentrée entre ses membres postérieurs et le dos arrondi, le Chien hurlait et menaçait son éternel ennemi. Il fermait son visage dès que leurs regards se croisaient.

Le climat ente les deux n’allait pas mieux au fil du temps. Le Chien était devenu plus nerveux et agressif. L’une des marmites fut prête. Dami, animée de son réflexe, courut pour être servie. On le lui refusa, sous prétexte que le service devait commencer lorsque la deuxième marmite serait cuite. Dami refusa de comprendre toute logique ; elle les pressa, leur menaçant de tout vider par terre si on lui refusait son repas. C’est son droit. Sur ce, on lui donna sa part qu’elle mangea d’un tour de main. Rassasiée et ventrue, elle alla tranquillement s’allonger sous l’ombre, au pied d’une case, guettant le mouvement des deux ennemis qui ne voulaient jamais se réconcilier.

Finalement, le Chien et le Chat qui se surveillaient depuis, s’en vinrent aux mains. Désordre total. Brouille. La foule accourt. Les badauds crient. La foule se disperse. Ils se dirigent vers les marmites. On craint le mal. Ces deux-là… ! Ces deux-là ! Ces deux-là ! Dans leurs sauts périlleux pour esquiver les volées, ils heurtèrent les deux marmites. Les aliments se jetèrent tout par terre. Festin gâté, mais pari gagné pour Dami-Ñaaga-l’Hyène bien assouvie.

Voilà pourquoi l’Hyène dit toujours que c’est le premier repas servi qui est appétissant.

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