CHRONIQUE

A LA BATAILLE DES ANIMAUX : Au commencement l’Éléphant et l’Alouette (Partie 2)

(N°13) Dans la première partie de notre chronique, l’Écureuil qui voulait démasquer le fauteur de troubles du haut de l’arbre, s’était fait avoir par à cause de sa maladresse. S’étant porté volontaire, le Singe qui savait s’y prendre décida de monter sur l’arbre.

Il se débarrassa de son encombrante armure et commença à grimper. Il avançait dans son œuvre. Aussi, plus vite que son défunt prédécesseur, il reçut le coup de bec de l’Aigle botté, et se retrouva mort sec par terre. Du haut de l’arbre, le Hibou tonnait sans cesse :

  • Dis-le Coq, dis-le Coq ! Celui qui restera, vous l’attacherez avec un gros cordon, le tirer rid, rid ! Dis-le, dis-le ! Celui qui restera le dernier, vous le prendrez et le mettrez dans un canari de suus, suus !

La situation devenait incompréhensible au sien de la famille des quadrupèdes qui commencèrent à s’inquiéter sérieusement. La question de savoir s’il fallait passer à l’attaque ou bien attendre de faire la chasse à ce qui devenait pour eux au fil des heures un mystère s’était naturellement posée.

L’intelligent et adroit Macaque se porta alors volontaire pour finalement aller découvrir là- haut ce que l’on ne pouvait plus nommer.

L’Hyène s’était déjà fait remarquer par son absence au milieu de ses compères. Elle s’était retirée derrière la foule ; elle cherchait depuis la moindre occasion pour tromper la vigilance de ses compères pour fondre dans la nature. Elle tirait sur les feuilles et sur l’herbe. Elle scrutait à gauche, à droite ou vers devant tandis que le moment devenait menaçant. Elle cherchait une issue pour se chercher. Mais le Lièvre qui était particulièrement au fait de ses stratèges qui inspiraient le mépris, ne la quittait plus du coin de l’œil.

  • Qu’y-a-t-il vraiment Dami ?, lui demanda-t-il d’un ton plus sec.
  • Ah, je dois aller me soulager un instant. J’ai le ventre engourdi et ça gargouille.

C’est pendant ses multiples va-et-vient et gymnastiques imposés par la situation que le Coucal se glissa à son insu dans sa gibecière qu’elle avait prévue comme carnassière de la viande de ses victimes.

Le Macaque se perdit là-haut tandis que ses compatriotes attendaient par terre. Le Hibou scandait sans cesse, avec toute sa dernière énergie à fendre la terre et à rompre les intestins.

Mais le Faucon, de la cime fondit sur le Macaque qu’il pinça de ses griffes, le malmena à mort avant de le lâcher par terre comme un mouchoir de tête.

Comme attendant cette dernière heure, les quadrupèdes s’éparpillèrent dans la nature, chacun pour se sauver. Le vacarme des bipèdes qui couvrit tout le ciel sema la panique au point d’entraîner la déserte du camp par leurs ennemis qui se sauvaient dans une débandade désordonnée.

L’Hyène, fuyarde, avait déjà pris une avance sur ses amis. Elle courait à vive allure. À mi-chemin, elle s’arrêta, jetant un coup d’œil par derrière. C’est en ce moment précis que le Coucal cria : dudududududud. Dami-l’Hyène rejeta par derrière presque tout ce qui lui restait dans son ventre, arrosa tout autour de son crottin, et alla dans sa fuite éperdue mourir juste au pied de sa case.

À la bataille, la terre est parfois glissante, et la maigreur d’un homme ne signifie pas qu’il n’est pas gras.

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