CHRONIQUE

Dami-Ñaaga-l’Hyène et les brebis de la vieille dame (suite et fin)

(N°16) La Vieille dame se mit alors à la tâche. Elle prit son coutelas qu’elle aiguisa sur la pierre posée juste au pied de la case, puis revint vers l’Hyène qui avait déjà fini de tremper habillement sa tête pour ne pas trop se faire mal.

Lorsque la Vieille dame fit le premier coup de couteau. La peau s’arracha. L’Hyène sauta  de joie:

  • Voilà, tu m’arraches la peau de ma tête. Tu l’as fait, tu l’as fait. Pour me dédommager tu me dois chaque soir une chèvre.

Prise dans le piège, la Vieille dame ne pouvait que consentir à indemniser la rusée Hyène qui y trouva son compte. Ainsi, venait-elle au moment de chaque coucher du soleil visiter la Vieille dame pour venir, disait-elle, prendre sa part, comme cela fut convenu entre eux. De jour en jour, le gros troupeau maigrissait, et les jours de l’Hyène, qu’elle ne comptait plus, ne finissaient guère.

Un jour, la Vieille dame, qui n’en pouvait vraiment plus, se mit à pleurer devant son unique chèvre qui lui restait et que le soir venu, la malingre Hyène allait venir la lui arracher. La voyant toute triste, un passant s’approcha d’elle. Car, elle n’arrêtait de laisser répandre ses larmes sous l’effet de cette irritation et de cette mauvaise posture devant lesquelles elle se trouvait décidemment sans efforts ni solutions.

  • Qu’y a-t-il, Vieille dame, s’enquit le passager ?

Elle lui fit tout récit de sa mésaventure avec  l’Hyène qui, un soir vint la tête écrasée, lui demander de la lui raser, et qu’elle ne pourrait vraiment supporter que cette dernière fut décidée à finir son bétail ce soir-là, ces chèvres qu’elle mangeait une à une. Elle se lamentait.

  • Tiens, Vieille dame ! Je me mets sous ce gros panier à côté de la chèvre. Quand elle arrivera encore ce soir, tu me laisseras en découdre avec elle.

Chose faite, et l’Hyène revint ce soir-là comme à l’accoutumé.

Après quelques salutations d’usage et de routine qui maintenant importunaient la Vieille dame, l’Hyène lui fit savoir l’objet de sa visite, la dernière à dire vrai. Qu’elle était venue prendre son dû, sa chèvre.

Elle se dirigea vers la chèvre et se courba pour défaire la corde. Sans surprise, le bon passant sortit du panier, écrasa la verge qu’il tenait dans ses bras sur l’échine courbée de l’Hyène. Elle s’en fut à jamais en toute vitesse après avoir mouillé toute la cours de son crottin, oubliant la chèvre derrière elle.

Depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, Dami-Ñaaga-l’Hyène, n’a plus jamais remis son mauvais pied chez la Vieille dame qui retrouva finalement la paix. La chèvre mis bas plus d’une fois et lui donna un plus grand troupeau.

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