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Guinée Bissau : Après la dissolution de l’Assemblée nationale populaire,  la tension toujours vive

Trois jours après la  » tentative de coup d’Etat », le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Cissoco Embalo dissout l’Assemblée nationale populaire. Cette décision entraîne la dissolution immédiate du gouvernement du Premier ministre, Geraldo Martins, nommé, au mois d’août dernier, à la tête du gouvernement d’union nationale après les élections législatives, remportées par la coalition « PAI-Terra Ranka ».

Selon Justino Lázaro Da Silva Cabral,  sociologue et analyste politique : «Après les évènements, le président de la République avait dénoncé une tentative de coup d’État avant de promettre l’enfer aux auteurs de ces événements. Donc, le chef de l’Etat bissau-guinéen, Embalo a juste mis en exécution sa menace» a-t-il souligné.

Le Président Embalo dissout la XIéme législature  quatre mois après son installation. Alors que la Constitution bissau-guinéenne prévoit une durée, au minimum, d’un an avant toute procédure de dissolution.

«Encore une autre violation des procédures judiciaires et constitutionnelles. Cette décision n’obéit à aucune loi constitutionnelle», relève Justino Lázaro Da Silva Cabral.

Et cette décision, selon lui, va entraîner des conséquences politiques graves qui pourraient replonger le pays dans une incertitude totale. Déjà, a-t-il rappelé, la situation reste toujours confuse dans la capitale. 

«Je crains un nouveau conflit militaire en Guinée Bissau. Au-delà de ces événements, le pays est confronté à un manque de techniciens dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Et les prix des produits de première nécessité ont connu une hausse vertigineuse. Tous ces éléments et autres tensions sociales renforcent le sentiment de frustration chez les populations », a-t-il insisté.

Le professeur d’université d’ajouter que ce n’est pas la première fois que la Guinée-Bissau soit confrontée  à des instabilités politiques et institutionnelles. Pour lui, le manque de collaboration entre le président de la République, Umaro Cissoco Embalo et le Président de l’Assemblée nationale populaire, Domingos Simões Pereira, président du parti historique PAIGC.

La République de Guinée-Bissau risque de connaître une nouvelle crise après la dissolution de l’Assemblée nationale populaire. Comme ce fut le cas en mai 2020 où le pays est resté pendant un an sans parlement. Dans les jours à venir, selon la Constitution, le Président Umaro Cissoco Embalo va mettre en place un nouveau gouvernement d’initiative présidentielle et organiser les élections législatives anticipées dans les 90 jours suivants la dissolution de l’Assemblée nationale populaire. Pour le moment, selon plusieurs médias locaux, malgré le calme, la situation est toujours confuse.

Seydina Omar Ndonky

Pour Mondeafrik.com

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