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Lettre ouverte à Monsieur Idrissa Seck, président du conseil économique, social et environnemental

Par Alassane Kitane

Monsieur le président

Je sais que vous êtes un homme de science ; que vous aimez beaucoup la science ; que vous comprenez mieux que tout le monde que la seule voie de salut de notre pays, c’est l’enseignement ; que l’école sénégalaise doit être la priorité de toutes les priorités. Je sais aussi que vous aimez Thiès, cette ville qui vous a tout donné et pour laquelle vous avez pris parfois des risques.

Monsieur le président savez-vous que dans votre ville une carrière s’est installée en pleine ville, juste avant le Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck ?

Monsieur le président saviez-vous ce dépôt de sable, de foin et de béton est en même temps un espace dédié à des ouvriers (mécaniciens, taulier, menuisier, etc.) ? Monsieur le président, pensez-vous qu’autant d’activités mécaniques et de commerces puissent s’opérer sans dommage pour le Lycée ?

Monsieur le président mesurez-vous les problèmes de sécurité que la présence de ce dépôt de sable cause audit Lycée ?

Monsieur le président imaginez que les cars et taxis qui transportent les élèves vers le Lycée perdent parfois jusqu’à cinq minutes à cause des deux sorties camion de cette carrière qui n’a rien à faire là-bas !

Monsieur le président, figurez-vous qu’au Japon des agents de police bloquent au besoin la circulation pour convoyer des élèves en centre d’examen ; et que pendant ce temps ce sont des camions de sable qui bloquent l’entrée du lycée à vous charmants petits-enfants, neveux et amis ! Jusqu’à quand l’humaniste que vous êtes laissera faire ce massacre de l’esprit sur l’autel des préoccupations mercantiles ?

Pensez-vous, monsieur le président, qu’un pays ambitieux, qu’une mairie responsable, qu’un préfet qui sait ce qu’est l’école pour la société peuvent permettre une telle anarchie ? Est-ce vraiment cela ce que vous voulez pour vos petits-enfants ?

Monsieur le président allez-vous laissez des spéculateurs et des affairistes qui n’en ont cure de l’école continuer ce commerce préjudiciable au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès ?

Monsieur le président saviez-vous que ce mouvement incessant des camions a fortement dégradé les rues de Sampathé II et, par conséquent, accentué les inondations dans cette zone ? Que le va-et-vient des camions libère des nuages de poussière dans les maisons adjacentes à ces ruelles sinueuses qu’ils arpentent ? Que pour le confort et le gain de temps de quelques adultes la vie et l’avenir de nos enfants sont mis en péril ? Que la poussière et la pollution émanant de ce Lycée constituent un danger pour la santé des pensionnaires dudit Lycée ?

Dites-monsieur le président, croyez-vous qu’une société soucieuse de l’avenir de ses enfants peut autoriser une telle précarisation d’une école aussi importante pour les milliers d’âmes qui se réveillent entre Hersent, Darou Salam, Sampathé, Diamagueune, Cité Keur Xadim, Cité Pilo, Ngoumsaane, et des quartiers ou villages environnants ?

Monsieur le président, faites quelque chose s’il vous plait puisque vos maires ne savent pas pourquoi ils ont été élus, qu’ils ne savent pas que l’éducation est une compétence transférée, qu’une carrière dans la ville n’est nullement une priorité, que quels que soient les revenus que leur rapporte ce dépôt de sable, sa présence dans cette zone est infiniment plus nocive !

Monsieur le président, qu’est-ce qui empêche l’Etat  de réquisitionner ce terrain, de l’acheter et de le mettre à la disposition du Lycée ? Et pourquoi pas une extension du Lycée ? Un terrain de jeux pour les jeunes de ces quartiers vu qu’ils n’en ont pas ? Un espace vert aménagé pour le bien être des habitants ?

Dans cette attente, nous vous prions, Monsieur le président, de recevoir nos salutations distinguées.

Un de vos compatriotes, votre très humble pays,

Alassane K. KITANE

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