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BAD: La candidature de Swazi Tshabalala au coeur d’un incident diplomatique entre Pretoria et Lusaka. EXCLUSIF

Comme l’avait révélé en exclusivité  Confidentiel Afrique, le pouvoir de vote du bloc régional de la SADC vole en éclats pour la prochaine élection de la présidence de la Banque africaine de développement. Après avoir jeté l’éponge à la vice-présidence de l’institution, la sud-africaine Mme Bajabulile Swazi Tshabalala est soutenue par son pays pour succéder au nigérian Adesina Akinwumi dont le mandat à la tête de la BAD prend fin mi-mai 2025. La démission de Swazi Tshabalala a électrocuté les chances du Zambien Samuel Munzele, candidat du bloc régional SADC, qui tenait les cartes en main et attise les rivalités entre Pretoria et Lusaka. Ce dernier très remonté contre les autorités sud-africaines estime que la candidature de Samuel Munzele Maimbo veut étre « sabordée ». Le tabloid anglais Sunday Times confirme les informations de Confidentiel Afrique dans sa parution ce dimanche, évoquant une vive tension diplomatique entre l’Afrique du Sud et les autres pays de SADC. Selon Sunday Times, Prétoria joue la carte de la « désolidarisation » avec ses voisins immédiats sur l’accord d’une seule candidature de la zone en mettant dans la course subitement et de façon « unilatérale » Swazi Tshabalala, la désormais ex-pensionnaire de la BAD pour briguer la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Le candidat préféré de la SADC est Samuel Maimbo, originaire de Zambie, tandis que le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a annoncé cette semaine que Pretoria soutenait Swazi Tshabalala souligne Sunday Times. Une ligne de friction qui risque de compromettre les chances du candidat du bloc régional SADC en mi- mai 2025.

Sa démission est au coeur d’une vive tension diplomatique, ceci malgré les manoeuvres diplomatiques en coulisses, tendant à rebrancher les câbles, informe Sunday Times.

«Mais pour une raison étrange, la SADC a suivi un nouveau processus où elle a interrogé les candidats, et cela a été annoncé aux gens à la dernière minute », a déclaré une source à Sunday Times. Le confrère anglais bien tuyauté livre des informations sur les tractations souterraines de Pretoria. Le Royaume-Uni est l’un des principaux actionnaires de la banque continentale, et le ministre des Relations internationales, Ronald Lamola, a confirmé que l’Afrique du Sud avait fait campagne pour Tshabalala lors de réunions à Londres. Il a déclaré au Sunday Times qu’il n’y avait aucune obligation pour les pays membres de soutenir un candidat approuvé par leurs organes régionaux.

Pretoria estime que l’Afrique du Sud et le Nigéria sont liés par un précédent accord qui stipule que l’Afrique du Sud a soutenu la première élection d’Adesina et sa réélection pour un deuxième mandat en échange du soutien de la puissance ouest-africaine pour un candidat sud-africain à son départ.

Cependant, une source a indiqué que ceux qui avaient conclu l’accord en 2015 n’occupent plus des postes d’autorité, en raison des changements gouvernementaux dans les deux pays, ce qui explique le soutien d’Adesina à un candidat sénégalais. Le soutien du Nigeria est crucial car il est le plus grand actionnaire africain de la banque, suivi par l’Afrique du Sud. Le ministère nigérian des Finances n’avait pas répondu aux questions au moment de la publication, renchérit Times..

Revanche de Pretoria

Le Sunday Times a appris que la plus grande tension était attendue entre les pays membres de la SADC après que les ministres de la région ont choisi Maimbo comme candidat de la région lors d’une réunion en août au Zimbabwe.

Des sources bien placées ont déclaré au Sunday Times que l’Afrique du Sud avait plaidé pour un système de rotation, étant donné que le dernier président de la BAD provenant de la région, élu il y a 44 ans, était zambien.

«Mais pour une raison étrange, la SADC a suivi un nouveau processus où elle a interrogé les candidats, et cela a été annoncé aux gens à la dernière minute », a déclaré une source. « La candidate sud-africaine a été interviewée. Elle [Tshabalala] a très bien réussi à cet entretien et a surclassé tout le monde. Mais ils ont dit : non, il y a un autre processus technique que nous avons utilisé, ce qui signifie donc que le candidat zambien est numéro un, la candidate sud-africaine est numéro deux et le candidat tanzanien est numéro trois. »

Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)

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