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Transition en Guinée et au Mali – La CEDEAO hausse le ton

La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est réunie en session extraordinaire, le 7 novembre 2021 à Accra, République du Ghana, sous la présidence de S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana, et Président en exercice de la Conférence, a pris la décision, conformément à la directive du 16 septembre 2021 «d’imposer des sanctions contre les individus et les groupes qui ont été identifiés, y compris les membres des Autorités de Transition et des autres 6 institutions de la transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leur famille», renseigne le communiqué de la CEDEAO

Ces sanctions sont relatives à une «interdiction de voyage et au gel de leurs avoirs financiers». Elle demande à la Commission «d’examiner et de lui proposer d’autres sanctions à sa prochaine Session ordinaire prévue le 12 décembre 2021, si la situation devait persister». Les chefs d’Etat de la Cedeao évaluaient ainsi l’évolution de la situation politique en République de Guinée et en République du Mali.

La communauté internationale à la rescousse

En outre, la Conférence appelle l’Union africaine, l’Union européenne, les partenaires bilatéraux et autres partenaires multilatéraux à « approuver et soutenir l’application de ces sanctions».

Condamnation

La Conférence «condamne l’expulsion du Représentant permanent de la CEDEAO au Mali dans ce contexte critique et appelle les Autorités de transition à maintenir l’esprit de dialogue et de collaboration avec la Commission de la CEDEAO pour assurer une transition réussie».

L’aveu des autorités maliennes

Sur le plan politique, le Président de la CEDEAO a informé la Conférence de la notification officielle par les Autorités de Transition de leur «incapacité à respecter la date limite de transition de février 2022». La Conférence «déplore vivement l’absence de progrès dans la préparation des élections, notamment l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la tenue des élections aux dates convenues».

La Conférence «rappelle la nécessité du respect du calendrier de la transition pour les élections prévues le 27 février 2022, et demande aux Autorités de la Transition d’œuvrer dans ce sens afin d’assurer le retour rapide à l’ordre constitutionnel». Par conséquent, la Conférence «appelle la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel».

Transition politique en Guinée

La Conférence «réaffirme son exigence pour la libération immédiate et sans condition du Président Alpha Condé».

Les initiatives des autorités…

Elle prend note des derniers développements intervenus en Guinée, notamment «l’adoption de la Charte de la Transition, la nomination d’un Premier 4 Ministre civil et la formation du Gouvernement de Transition». Et les a invitées à «soumettre rapidement un chronogramme détaillé d’activités à entreprendre dans le cadre de la transition, en vue d’assurer la tenue d’élections, conformément aux décisions issues du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu le 16 septembre 2021».

Maintien de la suspension

La Conférence décide de «maintenir la suspension de la République de Guinée de toutes les instances de la CEDEAO, outre l’interdiction des voyages et le gel des avoirs financiers des membres du CNRD et de leurs familles, jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel».

Chambas Envoyé spécial…

Elle a à cet effet nommé «S.E. le Dr Mohamed Ibn Chambas Envoyé spécial en Guinée, dans le but de renforcer le dialogue avec les Autorités de la Transition et de favoriser la réussite d’un processus de transition dans les plus brefs délais».

Préoccupée par la situation au Mali

S’agissant de la transition politique en République du Mali la Conférence se dit «très préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, conséquence des incertitudes politiques accrues dans ce pays». Elle demande aux Autorités de la Transition «d’accroitre leurs efforts pour améliorer cette situation sécuritaire, particulièrement en assurant une présence effective de l’Etat dans les zones affectées».

Dans ce contexte, la Conférence «appelle les pays voisins à renforcer la présence sécuritaire le long de leurs frontières avec le Mali et charge la Commission de la CEDEAO 5 d’approfondir les discussions en cours avec la Commission de l’Union africaine en vue d’améliorer la situation sécuritaire au Sahel».

Renforcer la Minusma

En outre, la Conférence appelle à un mandat plus robuste et offensif et à un renforcement de la capacité opérationnelle de la MINUSMA pour faire face aux défis du terrorisme au Mali. A cet égard, la CEDEAO demandera au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la MINUSMA.

La situation du Mali et celle de la Guinée seront réexaminées à l’occasion du Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO le 12 décembre 2021.

Mondeafrik.com

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