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Funérailles d’Idriss Déby : le dernier hommage

Les funérailles nationales du président tchadien Idriss Déby Itno ont lieu ce vendredi à N’Djamena la capitale avant son inhumation dans son village d’Amdjarass, dans l’intimité familiale.

Un hommage national est rendu ce matin, au président défunt qui a dirigé le Tchad pendant 30 ans, en présence de chefs d’Etat étrangers.

Un défilé militaire et un discours de son fils, le général Mahamat « Kaka » Déby Itno, que l’armée a désigné comme le nouveau dirigeant du pays, étaient les moments forts de cette cérémonie.

Le général Déby a également déclaré que lui et sa famille poursuivraient l’héritage de « dialogue, pardon, paix, unité » pour lequel le défunt président était « admiré ».

Parmi les dirigeants étrangers présents figure le président français Emmanuel Macron, pour qui le Tchad est un allié clé dans la lutte contre les djihadistes dans la région, ainsi que les dirigeants de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Nigeria.

Dans le communiqué qu’il a lu lors des obsèques, le président Macron a déclaré : « Nous ne laisserons personne mettre en cause ou menacer aujourd’hui ou demain la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad ».

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors des funérailles nationales du défunt président tchadien Idriss Deby, à N’Djamena, le 23 avril 2021.

Tous ont ignoré les avertissements des rebelles du Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe formé par des officiers dissidents de l’armée en 2016, les enjoignant de ne pas assister à la cérémonie pour des raisons de sécurité.

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président de la République démocratique du Congo Felix Tshisekedi (à droite) se recueillent devant le cercueil du défunt président tchadien Idriss Deby Itno lors des funérailles nationales à N’Djamena, le 23 avril 2021.

Le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président en exercice de l’Union Africaine, et le président français, Emmanuel Macron, se sont inclinés devant la dépouille mortelle du Président Idriss Déby Itno à la place de la Nation.

Premier chef d’Etat à prendre la parole, parmi la dizaine de dirigeants présents à la cérémonie officielle, Félix-Antoine Tshisekedi a rendu un vibrant hommage à « un grand panafricaniste » et a promis l’accompagnement de l’Union Africaine au Conseil Militaire de Transition.

Il avait adressé ce mardi ses condoléances au peuple tchadien déplorant une « grande perte pour le Tchad et pour toute l’Afrique ». Le Président de la République Démocratique du Congo a décrété un jour de deuil National dans son pays.

Dans le communiqué qu’il a lu lors des obsèques, le président Macron a déclaré : « Nous ne laisserons personne mettre en cause ou menacer aujourd’hui ou demain la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad ».

Il a adressé ses mots au cercueil, disant « vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat les armes à la main ».

« Vous avez donné votre vie pour le Tchad en défendant ses citoyens », a-t-il ajouté.

La présidence française avait déploré ce mardi la perte d’un « ami courageux » et insisté sur l’importance d’une « transition pacifique » au Tchad, tout en disant « prendre acte » de la mise en place d’un conseil militaire de transition.

Après la cérémonie à N’Djamena, Déby sera enterré dans sa région natale. Après les honneurs militaires et les différents discours, le cercueil du président Deby, drapé du drapeau national, a ensuite été transporté sur un pick-up militaire en direction de la Grande mosquée de N’Djamena où une prière sera dite.

Puis, en début d’après-midi, la dépouille de M. Déby sera transportée par avion à Amdjarass, un petit village situé à côté de sa ville natale de Berdoba, à plus de mille kilomètres de la capitale, près de la frontière soudanaise. Le président défunt y sera porté en terre dans l’intimité familiale.

Idriss Deby aura dirigé le Tchad de 1990, année de sa prise du pouvoir des mains d’Hissène Habré, le président qu’il a évincé avec une rébellion, à sa mort des suites de blessures au front contre des rebelles qui aussi tentaient de le renverser.

Malgré sa victoire avec près de 80% des voix selon les résultats provisoires rendus publics mardi dernier, le Maréchal tchadien n’a pas son sixième mandat à la tête de son pays.

Idriss Deby Itno est mort des suites de blessures sur la ligne de front contre les combattants du FACT.

Le Conseil militaire de transition en a fait l’annonce mardi, jour de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle.

Le défunt président avait plusieurs épouses, dont la plus connue est Hinda Déby Itno.

Fille d’un diplomate tchadien de haut rang, Hinda Deby Itno, 41 ans, la veuve du président Idriss Deby Itno, a été la secrétaire particulière de son époux avant de se retirer pour se consacrer à sa fondation, Grand Cœur. Elle est également ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA.

Certains critiques disent que le plus grand échec du défunt président du Tchad, Idriss Deby Itno, a été de faire passer son clan avant son pays. De nombreux membres de sa famille occupaient des postes clés, y compris des rôles gouvernementaux importants.

Selon les observateurs, Deby a dilapidé des milliards et des milliards de dollars de la richesse pétrolière et n’a pas entrepris de grand chantiers de développement dans un pays où la pauvreté est omniprésente.

Né en 1983, le général Mahamat Idriss Déby Itno est l’un des fils du défunt président Idris Deby.

Le nouveau leader du Tchad, à la tête du Conseil militaire de transition (CMT), n’était pas une personnalité publique de premier plan pendant la présidence de son père. Mais, il a assuré la sécurité présidentielle et était au cœur de l’arsenal militaire dont disposait le régime. Il a maintenant la charge de conduire une transition militaire de 18 mois.

Sam Murunga, spécialiste de l’Afrique à BBC Monitoring, affirme que le général Kaka a la réputation d’être discret et de fuir les feux de la rampe, contrairement à certains de ses demi-frères.

Il était apparemment en première ligne avec son père lorsque ce dernier a été blessé au combat contre les rebelles du FACT dans la province occidentale de Kanem la semaine dernière.

Les dirigeants de l’opposition ont condamné sa prise de pouvoir comme un coup d’État.

Les rebelles du Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT) ont également rejeté la mise en place du CMT. Ils ont prévenu qu’ils mettraient fin à un cessez-le-feu à minuit. Des sources indiquent qu’ils se trouvent à environ 300 km de la capitale et que, selon les experts, ils peuvent attaquer à nouveau.

Sous Deby, le Tchad a joué un rôle important, et parfois controversé, dans la stabilisation du Sahel. L’armée tchadienne est considérée comme efficace, mais elle fait l’objet d’accusations de violations des droits de l’homme et d’utilisation d’enfants soldats.

Les forces tchadiennes ont joué un rôle important dans la force G5-Sahel, forte de 5 000 hommes, mise en place après l’intervention de la France au Mali en 2013 pour mettre fin à une prise de contrôle par des groupes djihadistes.

Avec la mort d’Idriss Deby, la France perd un allié de taille dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

La France et les pays du G5 Sahel ont exprimé leur « soutien commun au processus de transition civilo-militaire ». BBC

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