ActualitéCULTURE – SANTEECHOS D’AFRIQUE

COVID-19 : La guerre communautaire

Par Diama Badiane

Face à ces cas communautaires, que devons-nous faire ?  La réponse ne viendra sûrement pas du modèle occidental. Viendra-t-elle de nous?  de la communauté ? L’homme et le covid 19 partagent certaines habitudes :

– le covid 19 aime bouger, nous aussi on aime bouger,

-le covid 19 aime les rassemblements, nous aussi on aime se rassembler,

-le covid 19 n’aime pas le confinement, nous non plus….

Donc pour le neutraliser, on doit faire un certain nombre de sacrifices en nous privant d’un  certain nombre  d’habitudes pour quelque temps. Faire violence  sur nous-mêmes, en quelque sorte. Ainsi nous devons tous être responsables pour faire face au coronavirus; une responsabilité citoyenne. 

Retenons que l’insouciance est pire que le covid 19 . Ainsi, il urge donc de chercher un compromis pour sortir rapidement de cette situation qui n’est pas simplement sanitaire, mais aussi économique, sociale, éducative… Ce virus ne doit pas être un alibi pour régresser économiquement. On doit en profiter pour promouvoir la recherche, la création et l’entrepreneuriat au lieu de spéculer pour donner plus de pouvoir au virus. Les étudiants de l’ESP et les professionnels de la polytechnique de Thiès ont donné l’exemple, par la fabrication de gels hydroalcooliques  par les premiers et de respirateurs artificiels par les seconds.

On a réussi le confinement national avec la fermeture de nos frontières  et aussi le confinement interrégional. Pourrait-on réussir le confinement inter- départemental ou même intercommunal .  Cela semble être à notre portée  pour donner un coup  fatal au virus. Si ce n’est pas suffisant, on serre davantage l’étau. Tout ce que cette guerre nécessite c’est de se déplacer, le moins possible, de respecter les gestes barrières et de traquer le virus par un dépistage massif.

Le Sénégal compte certaines localités non encore contaminées par le virus. Cela doit être préservé et la communauté doit œuvrer pour augmenter les zones blanches sur la carte du Sénégal. Ainsi on poussera le covid-19 dans ses derniers retranchements. Sachant que chaque localité a ses propres spécificités, les armes  diffèrent d’ une communauté à une autre, pour ne pas dire d’une commune à une autre.

Je pense que l’heure est à l’évaluation. On doit évoluer :

–  l’impact du couvre-feu,

–  la surveillance de nos frontières pour situer les défaillances,

–  le confinement interrégional.

Cette évaluation peut aider à:

– veiller au respect des restrictions inter- urbaines,

– comprendre pourquoi les jeunes se déplacent autant.

Pour les perspectives, on devra envisager:

– L’ouverture des hôpitaux aux médias avec comme objectif  de sensibiliser   encore plus  la communauté sur le risque de débordement si le taux de contamination ne baisse pas,

– que toutes les  mesures prises autrement pour faire face au covid19 nécessitent d’être évaluées, revues au besoin,

– d’apprendre à vivre avec le virus pour mieux lui faire face en le dédramatisant tout en respectant les gestes barrières.

– une bonne communication peut galvaniser et rassembler tout le monde au tour de l’ essentiel qui est de vaincre ce virus,

– un dépistage massif en ciblant les zones les plus contaminées,

– Le contrôle du port de masques obligatoires dans les lieux de rassemblement. 

Enfin, tous les Sénégalais doivent mettre la main dans  la recherche de solutions.

Jamais une aussi grande quantité d’hormone du stress n’a été sécrétée, à travers le monde, mais l’heure n’est pas à la panique: il faut agir.

                                                    Diama Badiane Professeur de philosophie au lycée Plan Jaxaay.

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