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Hélas!

Pr Oumar Sy, Formateur en philosophie…

Ils ont ouvert la boîte de Pandore. Comme tout le monde pouvait s’y attendre, telle une traînée de poudre, le mal est en train de se propager dans tous les sens à une vitesse exponentielle. Ce faisant,  il est à la fois inutile et incertain de se faire des illusions: « On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras ».  

À la vérité, par un laisser-aller totalement déraisonnable,  on a beaucoup joué avec le feu en invitant malencoutreusement Éros au temple de Thémis comme dans un film qui aurait pu s’appeler 24h Porno et dont l’écriture du piètre scénario macabre et avilissant aura duré plus de deux ans. Deux ans de pollution de nos consciences et d’insulte à notre intelligence.

Pour faire mal, et même très mal, certains n’ont pas hésité à pousser le sadisme jusqu’à  son paroxysme au point de finir par intrôniser Thanatos, le dieu de la mort. La Mort violente est devenue une banalité commune et quotidienne avec l’avènement des nervis dont beaucoup se demandent s’ils sont réellement des FDS sans uniforme ou bien  s’ils sont issus d’une milice parallèle qui bénéficie officieusement du droit de vie et de mort sur de jeunes manifestants. Je n’en sais absolument rien mais je sais qu’il faudra bien un jour édifier le peuple sur le système sécuritaire mis en branle et qui soulève beaucoup d’interrogations. Plusieurs familles sont déjà endeuillées et, malheureusement, la liste n’est pas encore close. Les manifestants et les forces de l’ordre qui périssent sont tous des jeunes et tous appartiennent à nos familles.

 Au même moment, de faux faucons et authentiques affairistes politiques qui ont fait le tour des formations politiques et mangé à tous les râteliers  rendent un mauvais service à l’État en encourageant la confrontation et en se gargarisant avec des formules creuses du genre « force restera à la loi » en oubliant ou en feignant d’oublier que c’est le peuple qui légifère, et que le nôtre est  essentiellement constitué de jeunes qui sont prêts à tout pour faire triompher leur cause et prendre leur destin en main.

L’épisode du mois de mars 2021 a suffisamment prouvé que les faux faucons sont les premiers à déserter et à se terrer  lorsque  le péril gagne du terrain.

Je rappelle souvent que l’opération Barça ou Barsaq est encore vive dans nos mémoires pour nous apprendre  que de nos jours  les jeunes sont prêts à affronter la mort pour obtenir à tort ou à raison ce qu’ils veulent. Avec un tel état d’esprit il faut des arguments solides bâtis sur roc et non des histoires fantaisistes gravées sur du sable mouvant pour les convaincre de renoncer à leurs projets surtout que renoncer à son projet revient à renoncer à une partie de soi.

Disons-le clairement: il n’y a plus lieu de parler d’exceptionnalité sénégalaise.

À cause de la faiblesse de nos institutions, notre orgueil narcissique vient de subir une blessure profonde qui risque de mettre beaucoup de temps pour se cicatriser. Soyons alors humbles et réalistes. Nous sommes comme tout le monde c’est-à-dire des êtres autant précieux que fragiles et  vulnérables.

Aujourd’hui l’équation qui se pose à nous est toute simple; il est question de choisir entre périr ensemble ou promouvoir la paix de tous pour tous et par tous.

Pr Oumar Sy, Formateur en philosophie,

Consultant en Éthique et gouvernance.

Jeudi, 1er juin 2023.

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