François Bozizé et d’autres chefs rebelles centrafricains se trouvent à Ndjamena
Après avoir échoué à prendre le pouvoir par les armes en janvier, à la tête de la rébellion de la CPC, François Bozizé avait reculé devant la contre-offensive des forces armées centrafricaines et de leurs alliés russe et rwandais. Depuis, il se faisait discret, entre le nord de la Centrafrique et au sud du Tchad. Il se trouve aujourd’hui à Ndjamena, tout comme d’autres chefs rebelles, comme le confirme samedi 6 novembre, et en exclusivité à RFI, le gouvernement tchadien.
D’après nos informations, François Bozizé vit à la capitale tchadienne Ndjamena dans une villa. Il est accompagné de quelques éléments de sa garde rapprochée, précise un membre de son entourage. Il a quitté le sud du Tchad pour la capitale fin juin, début juillet selon cette même source. Il y attendrait, selon lui, les avancées du processus de médiation initié par l’Angola et la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs.
Ndjamena précise que les autorités de Bangui ont été informées de cette démarche. Car si l’ex-président est actuellement au Tchad, c’est bien à la demande de l’Angola, précise le gouvernement tchadien. Et ceci au même titre que d’autres chefs rebelles de la coalition armée CPC. Certains se trouvent dans le sud du pays à Moundou, d’autres à Ndjamena. C’est le cas, par exemple, de Maxime Mokom, un des leaders anti-balaka, Al-Khatim à la tête du MPC ou encore le général Bobo des 3R.
Un mandat d’arrêt contre François Bozizé jamais appliqué depuis 2013
En décembre 2013, François Bozizé a été renversé de la présidence centrafricaine par la coalition armée Séléka.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt, il part d’abord vivre en exil en Ouganda, passe par le Soudan du Sud, puis revient à Bangui six ans plus tard, dans la clandestinité. Son objectif est clair : être candidat à l’élection présidentielle de 2020. Mais la Cour constitutionnelle invalide sa candidature.
L’ancien président prend alors rapidement la coordination de la CPC. Constituée formellement mi-décembre 2020, cette coalition armée rallie des groupes armés issus de l’ex-Séléka et les groupes anti-balakas.
Après la tentative de la CPC d’attaquer Bangui en janvier, les forces armées centrafricaines avec leurs alliés russes et rwandais lancent une contre-offensive.
François Bozizé, resté plusieurs semaines dans son fief de Bossangoa, rejoint alors le sud du Tchad. D’abord à Moundou, où une délégation de la CEAC vient le rencontrer, puis Ndjamena.
L’ancien président centrafricain est toujours l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2013… mais ce dernier n’a jamais été appliqué. Une nouvelle procédure a été ouverte le 4 janvier par le parquet de Bangui, notamment pour atteinte à la sureté de l’État. rfi