Côte d’ivoire – Interrogations sur le retour de Gbagbo
L’ancien président rentrera le 17 juin en Côte d’Ivoire, selon son parti. Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI le 31 mars, vit à Bruxelles depuis deux ans. Son retour, après dix ans d’absence, est particulièrement attendu par ses partisans. Depuis plusieurs jours, un débat fait rage à Abidjan pour savoir quelle forme il doit prendre : discret, comme le veulent les autorités et le RHDP, le parti au pouvoir, ou populaire et triomphal, comme le souhaitent le FPI et ses alliés ?
« Nous appelons tous les Ivoiriens à ne pas verser dans du triomphalisme exubérant. Qu’on soit RHDP, PDCI ou FPI, on ne cherche ni vainqueur ni vaincu dans la réconciliation », déclarait, lundi 31 mai, le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo, avant l’annonce de la date par l’état-major pro-Gbagbo.
De son côté, le porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, affirme, ce mardi sur RFI, que la question du format du retour n’a pas encore été abordée dans les discussions qui se poursuivent depuis plusieurs semaines entre les émissaires de Laurent Gbagbo et le gouvernement. Mais que, selon lui, ce retour ne pourra se faire discrètement.
Les questions du transport et du logement réglées
En revanche, d’autres questions ont été réglées. D’abord dès le début du mois d’avril, le président Alassane Ouattara avait publiquement déclaré que les frais de transport de Laurent Gbagbo et de sa famille pour son retour seraient pris en charge par l’État ivoirien. Un avion de la République pourrait même être affrété pour l’occasion, a indiqué hier le ministre de la Réconciliation.
Toujours selon KKB, la maison où logera Laurent Gbagbo a été identifiée et son compte bancaire, gelé depuis dix ans, « est déjà débloqué ou en voie d’être débloqué ». Pour le reste, collaborateurs, sécurité personnelle, émoluments, l’ancien président bénéficiera de ce qui est prévu par la loi.
Reste la question de la condamnation à 20 ans de prison de Laurent Gbagbo, jugé par contumace par la justice ivoirienne dans l’affaire dite du « casse de la BECEAO ». « Une condamnation politique qui se règlera de façon politique », selon Justin Kone Katinan. rfi