Lettre ouverte au président de la République
Par Diama Badiane, Pr de Philosophie
La raison me demande et m’impose de vous envoyer cette lettre… En effet, l’évolution exponentielle et virulente du virus au Sénégal m’intrigue en tant que citoyenne. Cette pandémie bascule et bouleverse la vie des concitoyens.
N’oubliez pas, Son Excellence, vous êtes le rempart de tous les sénégalais et il est de votre responsabilité de nous protéger et de nous préserver. N’est-il pas plus cohérent voire plus impératif de communiquer autrement pour une prise de conscience collective afin de stopper la propagation de ce virus ? Un virus aussi énigmatique que le COVID mérite une stratégie adéquate par rapport à nos réalités culturelles, sociales et économiques.
Ne doit-on pas profiter de la semaine des vacances scolaires pour prendre quinze jours de restrictions strictes afin de mieux voir pour mieux vaincre ce virus qui ne joue pas et qui est très capricieux.
C’est vrai que nous risquons le pire. Les gens meurent, Monsieur le président, et il semble que les choses deviennent de plus en plus graves. La progression montre que la maîtrise diminue. Les mesures ne semblent pas avoir les effets escomptés. Alors Monsieur le président, il est temps de prendre des mesures à la hauteur des attentes. Si Dieu a fait de vous le président du Sénégal il y a forcément une raison. On dit de Lui qu’il ne se trompe pas et nous y croyons. Peut-être votre mission est de venir à bout de cette pandémie et d’en protéger au maximum. Vous devez faire quelque chose. Aujourd’hui chaque Sénégalais qui meurt de covid devrait vous pesez sur la conscience. Chaque vie qui s’éteint peut être due à une décision forte qui aurait dû être prise et qui malheureusement ne l’a pas été. Président, c’est en ce moment-là justement qu’on a besoin d’un homme fort, d’un pouvoir fort capable de sauver sa population.
A ce niveau, il faut qu’on livre une vraie guerre pour changer les choses. Pourquoi ne pas aller dans le sens d’un confinement partiel. Cibler les régions qui sont en zones rouges.
Monsieur le président, l’état des choses nécessite qu’on reparte à zéro et qu’on prenne les décisions adéquates pour reprendre le contrôle. Pourquoi ne pas aller dans le sens d’un confinement partiel ? Les grandes villes sévèrement touchées par cette forme sévère du virus méritent un traitement rigoureux. Dans ces villes il faut impérativement pour, ne serait-ce que 15 jours durant, limiter les déplacements. Pour cela il faudrait une gestion participative dans le but de conjuguer toutes les forces vives pour maîtriser ce problème. Les mairies, les gouverneurs, les préfets et sous-préfets ainsi que les entreprises locales doivent davantage s’engager dans la lutte.
En plus il est nécessaire de régulariser voire interdire les transports urbains entre les villes et à l’intérieur des villes.
Nous ne sommes pas sans ignorer que ceci serait très difficile et dur pour le pays et les populations souffriront sur le plan économique, mais cher Président que vaut une économie qui nous prive de la vie ? Nous ne négligeons pas l’économie, mais il faut aussi penser à la santé. L’économie ne vaut rien sans la santé. Comment l’État pourrait réaliser le bonheur collectif s’il ne réussit pas à garantir la sécurité et la santé. Aujourd’hui la santé est plus que jamais fragile. Il s’agit juste de faire une bonne sensibilisation et une bonne communication. Tenir au sénégalais un langage de vérité sur la situation inquiétante du moment. Appeler les sénégalais à prendre conscience du danger qui est là et qui risque de décimer la santé et l’économie. Il ne s’agit plus de faire de la politique et de faire bonne figure faisant croire qu’on maîtrise la pandémie. Montrez aux sénégalais que les choses empirent et qu’on a maintenant le droit d’avoir peur. Et que par conséquent chacun est responsable de la survie des autres et qu’il appartient à l’État alors de faire ce qu’il faut. Et ce qu’il faut maintenant, c’est de sauver le pays aussi bien sur le plan économique que sanitaire. Et ce rôle vous est dévolu Monsieur le président. Sauver nos vies Monsieur le Président.
A mon avis, il faut contraindre les sénégalais à respecter les mesures barrières. Parce-que notre problème n’est pas politique, mais éducationnel. Nous manquons de rigueur citoyenne et du sens de la responsabilité. Il faut les contraindre à respecter toutes les mesures-barrières, toutes les mesures de sécurité.
Il faut absolument et sans complexe et ni complaisance veiller au respect de l’interdiction des cérémonies de toute nature, des rassemblements de tous ordres. Pour ce faire, l’État doit mobivliser l’armée, la gendarmerie, la police, les services d’hygiène pour descendre sur le terrain. Je crois que l’heure n’est plus à la sensibilisation ou la communication mais initier des actions efficaces et efficientes. Le combat doit être citoyen
Madame Diama Badiane
Professeur de philosophie