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Coronavirus: des séparatistes camerounais déclarent un cessez-le-feu à cause du covid-19

Au Cameroun, une milice séparatiste doit déposer les armes pendant quinze jours afin que les gens puissent être testés pour le coronavirus.

Les forces de défense du Cameroun méridional (Socadef) ont déclaré que leur cessez-le-feu entrerait en vigueur à partir de dimanche comme « un geste de bonne volonté ».

Il s’agit jusqu’à présent du seul groupe armé parmi les nombreux groupes opérant dans les régions anglophones du Cameroun à avoir entendu l’appel des Nations unies pour un cessez-le-feu mondial.

Les combattants se disent marginalisés dans la nation majoritairement francophone.

Depuis trois ans, ils combattent les forces gouvernementales dans les régions anglophones dans le but de créer un État séparatiste appelé « Ambazonie ».

Mais rien n’indique que l’un des plus grands groupes rebelles – les forces de défense de l’Ambazonie (ADF) – va leur emboîter le pas et déclarer un cessez-le-feu.

Le médiateur en chef Alexandre Liebeskind, du groupe de résolution des conflits, Centre for Humanitarian Dialogue, a déclaré à la BBC que l’ADF avait refusé de se joindre aux négociations.

« C’est le seul groupe qui a refusé de se joindre au processus », a-t-il déclaré.

Mais il a ajouté qu’il espérait que d’autres groupes suivraient l’exemple de la Socadef.

Le journaliste de la BBC pour l’Afrique de l’Ouest, Chi Chi Izundu, a déclaré que cette initiative d’un groupe séparatiste anglophone ne mettra pas fin au long et sanglant conflit, mais pourrait être une source d’espoir dans des temps autrement sombres.

Les combats dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont tué au moins 3 000 personnes et forcé plus de 700 000 personnes à quitter leur foyer, des milliers d’entre elles fuyant vers le Nigéria en passant la frontière.

De nombreuses personnes déplacées pourraient être en danger de contracter le coronavirus et de ne pas recevoir de traitement.

Le ministère camerounais de la santé a jusqu’à présent confirmé 75 cas de virus et a enregistré son premier décès en début de semaine.

M. Liebeskind déclare que le Centre pour le dialogue humanitaire lance également un appel aux milices d’autres régions d’Afrique – au Sahel et en République centrafricaine – dans l’espoir qu’il puisse permettre une « meilleure réponse au coronavirus » ainsi que « conduire à une sorte de solution politiquement négociée ».

« Pour faire mon travail, il faut être optimiste », déclare M. Liebeskind.

« Assis en Afrique, je suis particulièrement inquiet car c’est un continent fragile. Les conséquences économiques et sociales du coronavirus pourraient être dévastatrices s’il n’est pas rapidement maîtrisé ». bbc

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