Le Pigeon Ramier « Mbere Foofo » et la Tourterelle des Bois « Mbere Ngiŋ »
(N°6) Il était une fois le Pigeon Ramier et la Tourterelle des Bois qui partirent pour hiverner dans une contrée lointaine. Il avait plu cette année, et les récoltes ne pouvaient qu’être prometteuses même avant les semis. Mais cette année-là, il n’avait pas eu de semences. Comme le reste de la population, ils décidèrent de cultiver le mil. Le mil, ça demande du travail, et l’égrenage, ça démange beaucoup également. On peine avant de voir les grains. Les deux amis très encouragés par les pluies abondantes s’activèrent dans la tâche qui fut accomplie avec succès.
Les labours furent achevés. De petits plants grandirent et devinrent de longs tiges, avec au sommet des épis portant des grains qui mûrissaient. Comme cela se devait quand ça arrivait à terme, le moment était venu de couper les tiges, de récolter le mil, puis de garder le tout dans un hangar en attendant le moment de l’égrenage. Mais au jour de l’égrenage, la Tourterelle des Bois, la maligne, se déroba tout bonnement, laissa derrière elle son ami se débrouiller tout seul.
Son ami, Le Pigeon Ramier, qui la chercha partout sans voir ses traces, partit à sa recherche. Il parcourut tous les champs, recoulant de toutes ses forces pour la débusquer, mais rien. Il continua encore son chemin, et encore. Voilà que Ngiŋ se trouvait paisiblement perchée sur un bois sec, insouciante.
- Ngiŋ, comment peut-on cultiver le mil et puis ne pas vouloir l’égrener ? C’est quoi cette façon de travailler et de se comporter ?, sermonna Foofo. Ajjaa ! Blúŧi gsure. Blúŧi gsure. Blúŧi gsure. Blúŧi gsure[1].
- Hey Foofo. Nduulu mbo, ita wéeti. Nduulu mbo, ita wéeti. Nduulu mbo, ita wéeti. Nduulu mbo, ita wéeti[2], tenta Ngiŋ de convaincre son ami qui la pressa d’aller vite au champ.
[1] Allons! Demain, c’est l’égrenage (on assimile cet idéophone au roucoulement du pigeon ramier foofo)
[2] Comme je suis encore petite, je n’en suis pas capable (on assimile cet idéophone au roucoulement de la tourterelle des bois Ngiŋ ».