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Sénégal- législatives du 17 novembre: Le duel « MACKY–SONKO » n’aura pas lieu  Par Mohamed GASSAMA

Sept mois après sa capitulation face au rouleau compresseur du duo «Diomaye-Sonko », le 24 mars 2024, l’ancien Chef d’État Macky SALL semble, subitement, retrouver de l’appétit politique. Ainsi, serait-il prêt à revêtir les couleurs de l’ex «APR-Benno », et mieux, à porter le brassard de capitaine de la coalition «Takku Wallu Sénégal » pour mener la contre-attaque. Confidentiel Afrique publie le décryptage sans appel du journaliste Mohamed GASSAMA. 

À vrai dire et pour le moment, tout cela n’est qu’un ouï-dire. Rien de sûr donc, sauf sa démission du poste d’Envoyé spécial du Président MACRON, une décision qui serait motivée par le souci d’éviter un risque d’incompatibilité et de conflit d’intérêts. À ce titre, nous voudrions bien nous arrêter un instant pour poser trois grandes questions: Pourquoi avoir accepté d’être au service du Président français alors qu’il était encore Président en exercice du Sénégal ? N’y avait-il pas d’incompatibilité à ce moment-là ? Qu’est-ce qui a bien pu changer entre mars 2024, date de sa nomination comme émissaire du « Paris pact for peace and planet » (4P) et octobre 2024 ? Très sincèrement, nous aimerions tant le savoir ! En attendant, contentons-nous de cogiter sur le sens à donner à cette soudaine volonté d’aller à la conquête de l’Assemblée nationale pour un homme, qui, il y a peu, s’est vu éliminer dès les préliminaires de la qualification pour la présidentielle. Sous ce rapport, avouons qu’il existe forcément dans son discours des intentions implicites et dissimulées au public. Dans le cas d’espèce, seule la partie visible de l’iceberg n’a été montrée à l’opinion nationale et internationale. En d’autres termes, il y a des zones d’ombre qui subsistent et que tout n’a pas été dit dans cette affaire. D’ici à ce qu’on perce le mystère, il faut noter que quelque chose se cache bien derrière le désir de l’ancien Président sénégalais de quitter le ciel pour revenir sur terre. Quoi qu’il en soit, la rumeur se répand comme une traînée de poudre et bon nombre de commentateurs entrevoient déjà un duel qui opposerait Macky SALL à Ousmane SONKO. À ce sujet, qu’il nous soit permis d’appréhender le contraire. En clair, le verdict est déjà tombé : la « guerre des Législatives » n’aura pas lieu et un duel, le 17 novembre 2024, est à renvoyer aux calendes grecques. Pour quelles raisons? Notamment, pour des raisons de disproportionnalité entre les protagonistes. Selon l’étymologie, le mot «duellum » en latin renvoie à un combat d’homme à homme et pour cela, il faut, indubitablement, des forces quasi égales ou équilibrées. Nous sommes loin d’une affiche de cette envergure et nul ne nous dira que l’on s’achemine vers une confrontation à l’image du combat d’Achille contre Hector durant la « Guerre de Troie ». Assurément non.

Hématomes et lésions internes du régime déchu

Tel ne peut être le cas aujourd’hui si l’on se réfère à la fissure du régime sortant, qui demeure plutôt préoccupé par ses hématomes et ses lésions internes. De même, pour envisager une riposte et réaliser un face-à-face, il faut être deux sur le terrain. À ce niveau aussi, il apparaît clairement que l’un des acteurs, à savoir, le porte-étendard du système « Takku Wallu », a déjà écopé d’un carton rouge. En conclusion, il sied de pencher pour la cohérence des électeurs, qui, il y a six mois seulement, avaient fermement sanctionné le Président SALL et ouvertement plébiscité Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, intronisé par Monsieur le Premier Ministre Ousmane SONKO. Au regard de tout ce que nous avons vécu, même une amnésie globale ou dissociative ne pourrait nous faire oublier les affres et exactions subies entre 2021 et 2023. C’est pour assurer que personne ni aucun stratagème ne saurait changer, si rapidement, la donne. Dans la bataille qui opposait les archéens (grecs) et les troyens (anciens habitants d’une partie de l’actuelle Turquie), suite à l’enlèvement d’Hélène, l’épouse du roi Ménélas, par le prince Paris, il aura fallu dix ans à Ulysse, le père de la ruse, pour inventer le « Cheval de Troie » dont l’entrée dans la ville adverse consacra la victoire finale. Pour mémoire, des soldats s’étaient cachés dans un cheval en bois, offert en guise de cadeau, et nuitamment, ils étaient sortis pour mettre le feu à Troie. Comparaison n’est pas raison, certes, mais il ne nous paraît pas plausible qu’en sept mois, l’ancien Chef d’État ait pu se métamorphoser au point de reconquérir le cœur du peuple sénégalais si meurtri et dont les blessures restent encore béantes. Puisse ALLAH, le Très Miséricordieux, nous octroyer la clairvoyance et la lucidité d’élire des Députés qui représenteront honorablement le peuple au sein de l’hémicycle et poseront fidèlement les doléances de leurs mandants.

Par Mohamed GASSAMA 

Confidentiel Afrique 

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