COUVRE-FEU EN CASAMANCE: Balantacounda, Boudié et Kalounayes recourent à la tradition du Kankourang
Les villages de Francounda, dans le Boudié, Athioufa, dans la commune de Simbandi Balante du département de Goudomp, ont recouru à la culture pour imposer le couvre-feu aux populations, en l’absence de forces de l’ordre et de sécurité. C’est le kankourang, personnage mythique, à la fois garant de l’ordre et de la justice, auquel ces villages ont fait appel.
Le kankourang est un être craint parce que doté de pouvoirs lui permettant d’exorciser les mauvais esprits. En pays Mandingue, c’est le protecteur des circoncis qui passent plusieurs mois dans la forêt pour les besoins d’initiation, à la belle étoile, avec comme moyen d’éclairage : le feu de bois. C’est cet être mythique qui parade dans les ruelles des villages de 20h jusqu’au petit matin sans que personne n’ose défier son autorité.
Le directeur de Pukumel Fm de Goudomp, Robert Mingou, joint au téléphone par nos soins, affirme que «l’acte louable» posé par ces villages est en train de faire tache d’huile dans d’autres localités qui se sont mises en mode kankourang. «Ce sont les habitants de ces localités qui appellent à la radio pour faire ces témoignages», explique notre source.
C’est le cas, dit-il, de certaines localités des Kalounayes (Teubi, Koubalang etc), dans le département de Bignona. Ici, on a recours au Fambondy ( être mythique qui n’a pas besoin d’aide pour porter son masque, la tradition mandingue lui prête le don d’ubiquité). Plus rapide et invisible par moments, selon la tradition, le Fambonding est l’être le plus craint des populations.
Le Fambondy peut, selon l’imaginaire populaire, parcourir plusieurs localités dans un rayon de dizaines de kilomètres, en se perchant sur les branches des arbres ou en se posant sur les toits des maisons, avec des cris dont la particularité constitue l’un des secrets de l’énigme.
Mondeafrik.com