NON, M. LE COMMISSAIRE DE WAKHINANE NIMZAT ! Pour une histoire de défaut de carte grise, un mort, c’est trop !
Par Alioune BA
Nombreuses sont les versions racontées sur les circonstances de l’arrestation, la garde à vue et le décès de l’émigré Cheikh Niasse venu célébrer le Magal et qui ne se doutait pas qu’il effectuait son dernier voyage. Il ne retournera jamais en France auprès de sa femme et ses enfants. Et pour cause, d’après les informations reçues et les témoignages de son fils de 17 ans et de son frère, tout est parti d’une banale histoire de défaut de carte grise.
En effet, venu en vacances de la France à la veille du Magal de Touba où il comptait se rendre, Cheikh Niasse a fini par se retrouver en prison au Cap Manuel où il est passé de vie à trépas.
Pour rappel, le défunt avait été interpellé par les limiers de Wakhinane Nimzat à Guédiawaye pour défaut de carte grise. Une vive altercation s’en était suivie, ce qui lui a valu d’être déféré au parquet puis, placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt et de correction du Cap Manuel. A quelques heures du Magal de Touba, Cheikh Niasse rendra l’âme.
Pourtant, ses proches soulignent qu’il ne souffrait d’aucune maladie lors de son arrestation. A la suite de son décès et d’après les informations rapportées par la presse, le lieutenant de police Ahmet Béchir Ndiaye, cet officier qui était responsable du poste de police de Wakhinane Nimzatt où était gardé à vue l’émigré sénégalais installé en France, a été démis de ses fonctions dans le cadre de cette affaire.
Pour l’heure, ses proches se posent des questions légitimes sur sa mort plus que suspecte. Ils attendent impatiemment que l’autopsie soit diligentée afin qu’ils puissent être édifiés sur cette affaire.
Dans un entretien exclusif accordé au journal EnQuête, le Lieutenant Ahmed Bachir Ndiaye du commissariat de Wakhinane Nimzat, donne sa version des faits sur la mort de Cheikh Niasse. L’officier de police dit être en danger, de même que sa famille, alors que le prévenu a rendu l’âme, dit-il, après son mandat de dépôt. Et d’ajouter que le prévenu se portait bien durant sa période de garde-à-vue. Le commissaire déclare qu’il n’est aucunement lié à cette affaire qui risque d’entacher une carrière de 36 ans. Il poursuit en déclarant qu’il a été médaillé de la police, depuis 20 ans, chevalier de l’ordre national du mérite. Il a fait 3 missions des Nations unies sur désignation des hautes autorités policières. Côté carrière professionnelle, il dit avoir servi dans 5 régions : Dakar, Thiès, Ziguinchor, Kaolack et Saint-Louis. «Pendant 36 ans de carrière, je n’ai jamais été puni, ni sanctionné. Je n’ai jamais eu de remontrance de la part de mes supérieurs hiérarchiques. Ils m’ont toujours bien noté et félicité. Donc, je ne parviens pas à comprendre cette décision de me muter, sans m’entendre, vu tout mon parcours. Toute ma famille, à savoir ma femme, mes enfants, mes amis, mes proches sont tous choqués par cette situation. Je ne suis plus en sécurité pour une affaire dont je ne suis pas concerné». «On veut me sanctionner pour une procédure qui ne me concerne pas. Toutes les personnes qui me connaissent professionnellement parlant m’ont manifesté leur soutien», renseigne-t-il. «Je suis policier. Je ne vais jamais dire du mal de cette corporation. Mais, que cela soit clair, je ne vais pas me taire et laisser cette affaire ternir une carrière de 36 ans. On va me pointer, désormais, comme un meurtrier, comme un assassin, alors que je suis étranger à cette situation. Ce n’est pas à cause d’une décision arbitraire que je vais renoncer à mon amour pour la police nationale. Je vais toujours continuer à être le policier exemplaire. Je soutiendrai toujours la police et les policiers. Je porte la police dans mon cœur».
Apres avoir suivi votre sortie, je vous dit : Non, monsieur le Commissaire. Avant tout, vous êtes un éducateur, un Sociologue et vous n’avez pas joué le rôle qui vous est dévolu. Pour une banale histoire de défaut de carte grise, mettre en fourrière la voiture suffisait. Pour une altercation avec votre agent, vous auriez dû faire prévaloir votre rôle d’éducateur, montrer à Cheikh Niasse ses erreurs, le rappeler à l’ordre et au plus lui infliger une amende, tout en sensibilisant votre élément de son rôle de servir le peuple. Je suis sûr, qu’au sortir de cela, Cheikh Niasse, non seulement, ne le referait plus jamais, mais aura une autre image des forces de l’ordre. Malheureusement, au lieu de jouer ce rôle d’éducateur, vous avez préféré la méthode forte. L’application de la loi dans toute sa rigueur. Et pourtant, j’ai vécu des expériences avec des agents de forces de l’ordre qui m’ont vraiment fait aimer et respecter aussi bien la Police que la Gendarmerie.
Monsieur le Commissaire, il existe toujours des policiers et des gendarmes qui forcent le respect et l’admiration. Des personnes complètement dévolues au service de la Nation et du Peuple. Je ne citerai que le Commandant de Brigade Sangaré de la Gendarmerie de Foire, ainsi que l’Inspecteur de Police Théo, en service aux Parcelles au moment où je l’ai connu. Des hommes qui forcent le respect et poussent, nous les civils, à adorer le métier des hommes de tenue.
Monsieur le Commissaire, je reste convaincu que dans la Police, la Gendarmerie aussi bien que dans la justice, il existe toujours des hommes de valeur et que ce sont les brebis galeuses qui font parler d’elles.
Alioune BA