Bénin: les avocats de l’opposante Reckya Madougou demandent sa libération provisoire
Les avocats de l’opposante Reckya Madougou ont déposé auprès du procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, vendredi 9 juillet, une demande de mise en liberté provisoire de leur cliente.
Reckya Madougou, ex-candidate du parti Les Démocrates, n’avait pas pu participer à la présidentielle d’avril dernier, faute de parrainages. Poursuivie par la CRIET pour « association de malfaiteurs et terrorisme », elle est détenue depuis quatre mois. L’un de ses avocats français, Mario Stasi, a fait le déplacement au Bénin pour lui rendre visite à la prison de Missrété. Joint par RFI, il décrit des « conditions de détention indignes ».
« C’est un véritable isolement qu’on lui fait subir, dénonce Mario Stasi. Pas d’accès au téléphone, pas de radio, pas de télévision… Même l’interphone est cassé, au cas où elle aurait un pépin physique. Je rappelle quand même qu’elle a fait un malaise cardiaque et une détresse respiratoire, il y a quelques semaines. Pas de visites de la famille – une visite trois fois par semaine de sa mère qui, elle, ne peut qu’échanger sacs plastiques avec de la nourriture et à qui elle n’a pas le droit de parler. La seule visite, c’est son avocat qui, une fois par semaine, fait l’aller-retour à la prison, une heure et demie l’aller et une heure et demie le retour. »
« C’est un véritable isolement, poursuit l’avocat, dans une cellule avec cinq personnes – cinq femmes -, des vitres cassées, des rats, évidemment, un bébé qui pleure, dans huit mètres carrés. Cela dure depuis début mars et ces conditions de détention sont indignes. Et l’analyse du dossier, la personnalité de madame Madougou, le fait que celle-ci répondra évidemment aux convocations judiciaires… Évidement que la remise en liberté, même sous contrôle judiciaire, n’entraverait pas le déroulé d’une instruction. »
Selon les délais usuels, la réponse de la Criet devrait intervenir dans les deux semaines, selon l’avocat de Reckya Madougou qui déclare également avoir demandé une audience auprès du ministère béninois de la Justice, ce qui lui a été refusé. rfi