Boko Haram revendique l’enlèvement des lycéens
Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs centaines de lycéens ont été kidnappé dans leur pensionnat à Kankara par une centaine d’hommes armés à moto. Cette attaque, survenue dans l’État du Katsina au nord-ouest du pays, a d’abord été attribuée aux « bandits » qui opèrent dans cette zone habituellement. La revendication de cette attaque par Abubakar Shekau diffusé ce mardi matin 15 décembre dans un message vocal marque un tournant dans l’expansion du groupe jihadiste. Selon le gouverneur de l’État, les autorités seraient en discussion avec les ravisseurs.
Selon les autorités, 333 écoliers ont été kidnappés à Kankara, mais ils pourraient être plus de 500 actuellement entre les mains des jihadistes. Une action spectaculaire, qui semble acter définitivement le rapprochement entre les « bandits » du nord-ouest du Nigeria et le groupe Boko Haram, dont la base traditionnelle se situe plus à l’est du pays.
Ces derniers mois, certains groupes implantés dans les États du Nord-Ouest auraient prêté allégeance à Abubakar Shekau, alors que d’ancien combattants de Boko Haram ou de l’Iswap, sa branche proche de l’État islamique, ont rejoint les rangs des groupes armés.
Le président Buhari critiqué
Du côté des autorités, c’est visiblement la stupéfaction. Ce lundi soir, le gouverneur de l’État de Katsina a annoncé qu’une quinzaine de jeunes avaient été retrouvés près de la forêt de Zamfara, et qu’une opération de sauvetage était en cours. Ce kidnapping de masse a été condamné par le président Buhari de plus en plus critiqué pour son impuissance face à la dégradation continuelle de la situation sécuritaire au nord du Nigeria.
D’ailleurs, le chef de l’État devait s’exprimer sur le sujet la semaine dernière devant l’Assemblée Nationale nigériane. Un discours qui faisait suite au massacre de 76 fermiers par Boko Haram dans l’État de Borno. Mais il n’a finalement pas honoré l’invitation des députés.rfi