Nuit meurtrière en Inde et au Bangladesh après le passage du cyclone Amphan
Le cyclone Amphan a ravagé une partie du nord-est de l’Inde et du Bangladesh pendant la nuit. Il est arrivé sur les côtes avec des rafales à 185 km/h, a touché des zones côtières inondables du golfe du Bengale, avant de frapper Calcutta, une mégalopole de 15 millions d’habitants. Un premier bilan fait état de 84 morts en Inde et au Bangladesh.
La nuit a été terrifiante pour les habitants de la côte du Bengale et ceux de Calcutta. Les maisons en terre ont souffert et leurs toits, généralement en tôle, se sont envolés. Dans la ville, l’eau est montée d’un coup dans les quartiers pauvres, inondant leurs maisons et empêchant les habitants de dormir. Des dizaines d’arbres se sont écroulés, et cela a coûté la vie à de nombreuses personnes.
Une habitante de Calcutta témoigne que le vent soufflait tellement fort qu’il a créé un mur de pluie. Il était alors impossible de voir à un mètre, les vitres se brisaient parfois, terrorisant les personnes à l’intérieur.
La nature déchaînée
Torsa Saha est originale de la région du Bengale, mais cette habitante de Calcutta n’a jamais vu la nature se déchaîner ainsi.
« Le vent était extrêmement fort. À tel point que nous avions peur de sortir sur le balcon pour récupérer nos habits. Nous ne pouvions plus rien voir dehors. Nous distinguions juste les poteaux électriques qui vacillaient. Ce matin, je vois que trois arbres ont été déracinés et les échoppes de thé de la rue, qui sont en bambou sont détruites. Ma femme de ménage, elle, vit dans un bidonville voisin, et leur maison a été inondée. Elle avait de l’eau jusqu’aux genoux et n’a pas pu dormir. Elle a un enfant et elle a passé la nuit debout en le serrant dans ses bras. »
La peur liée à la transmission du coronavirus
La pandémie de Covid-19 a, en plus, empêché les habitants de classe moyenne, comme elle, d’aider leurs voisins: « Beaucoup de gens ont besoin d’aide, que ce soit un peu d’eau fraîche, ou d’un endroit sûr pour passer la nuit, et nous voulions les aider. Mais nous n’avons pas pu le faire, par peur d’être infectés et c’est vraiment triste », précise Torsa Saha.
Ce super cyclone est le plus puissant à frapper cette région du Bengale depuis 21 ans. Les dégâts matériels sont importants, mais l’évacuation de plus de 500 000 personnes, semble avoir permis d’éviter le pire. Mais avec les centres d’évacuation bondés, il était souvent impossible de respecter les distances. Cela pourrait donc accroître la transmission du virus.
Cet État du Bengale occidental compte plus de 90 millions d’habitants. Le cyclone se trouve à présent au Bangladesh, où il a causé d’importantes destructions pendant la nuit. Mais les vents sont maintenant retombés à environ 50km/h. rfi