Covid-19 / Usa- 60 corps en putréfaction abandonnés dans des camions à Brooklyn
La ville de New York est habituée de longue date à vivre des histoires morbides, et la pandémie de Covid-19 dont elle souffre dans sa chair ne fait rien pour arranger les choses… La mégalopole américaine détient actuellement un record dont elle se passerait volontiers, celui du plus grand nombre de morts dans le monde : plus de 18 060 à ce jour (bilan du 1er mai).
Dans ce contexte macabre exceptionnel, les entreprises de pompes funèbres sont totalement débordées. Des camions réfrigérés leur appartenant n’en finissent pas de sillonner les nombreux quartiers, pour tenter de gérer tant bien que mal l’afflux permanent de personnes décédées. Cela ne peut évidemment justifier en rien un traitement des dépouilles indigne et inhumain.
Des dépouilles en décomposition avancée
Les autorités new-yorkaises, et les habitants, sont spécialement scandalisés par ce qui vient de se passer aux établissements Andrew Cleckley, qui donnent sur une grande avenue dans le célèbre quartier de Brooklyn. Des dizaines de corps – au moins une soixantaine, selon les informations recueillies par plusieurs médias américains – ont été découverts dans un état de décomposition avancée dans des camions garés juste devant la maison de pompes funèbres.
La police a été alertée par des personnes qui sont passées tout près et ont senti une odeur insupportable qui sortait des véhicules, c’est ce qu’a indiqué un porte-parole des forces de l’ordre. En ouvrant ces « morgues ambulantes », les policiers, horrifiés, ont compris l’ampleur de la catastrophe. Une enquête a été ouverte aussitôt.
Howard Zucker, le responsable des services de santé de l’Etat de New York – qui sont en charge de réguler l’activité des pompes funèbres – s’est mis en colère :
Nous ne tolérerons pas ce genre de comportement !
Le maire de New York, Bill de Blasio (en photo ci-dessous), a employé les mots « horrible » et « inacceptable ». Il s’est interrogé publiquement :
Les pompes funèbres sont des entreprises privées, elles ont l’obligation de traiter les gens avec dignité (…) Je ne sais pas comment ils peuvent avoir laissé faire une chose pareille
Les policiers new-yorkais ont déjà constaté que l’entreprise accusée n’apparaissait pas dans ses registres car elle n’a jamais fait l’objet d’une quelconque plainte jusque-là.
Le directeur, Andrew Cleckley, s’est expliqué partiellement en répondant aux questions du journal New York Times : sa maison de pompes funèbres, saturée par l’arrivée constante de corps, n’avait, selon lui, plus d’autre choix que d’en laisser dans des camions à l’extérieur; plus d’une centaine de cadavres gisaient déjà dans la morgue de l’établissement. Euronews