Le Lièvre et l’Écureuil : une rivalité à risque
Le Lièvre et l’Écureuil sont deux bons voisins qui avaient la manie de s’exposer dangereusement après la pluie pour se sécher leur fourrure. Un jour, il était tombé une averse toute la nuit, si bien que les gîtes et les terriers étaient inondés. Ce qui obligea les deux compères à passer la nuit à la belle étoile. Le matin, le Lièvre se rendit de bonne heure chez l’Écureuil.
- Salut, cher ami, dit-il.
- Salut, voisin, répond l’Ecureuil. Qu’y a-t-il de si bon matin ?, continua l’hôte.
- La paix seulement, ajouta le visiteur.
- Quelle paix ? N’as-tu pas passé la nuit dehors ? En tous cas, mois, je n’ai pas fermé l’œil un seul instant. Plus que trempé ! D’ailleurs, ne vois-tu pas que je viens de me réveiller et que je me réchauffe sur ce faîte de la termitière ?, argua l’Écureuil.
- Évidemment, répliqua le Lièvre.
L’Écureuil se mit à se hisser sur ses pattes de temps à autre. Il regardait dans tous les sens, changeant de position constamment.
- Apparemment, tu as de grands soucis à ce que je vois, fit remarquer le Lièvre perplexe.
L’Écureuil se hissait de plus belle, regardait furtivement partout, retournait sa fourrure sens dessus sens dessous, et se hissait encore, et encore. Ce qui avait pour effet d’exaspérer le Lièvre. Celui-ci, n’y tenant plus, alla de nouveau trouver son ami plus que jamais préoccupé.
- Tu es petit et tu veux grandir à l’instant même, chargea le Lièvre. Si tu n’arrêtes pas tes farces, moi je rentre.
Mais peut-on demander au soleil de ne pas briller le jour, à l’Écureuil de ne pas se mettre sur ses pattes ? Celui-ci s’agitait énormément, tandis que son compère, mal lui en prend, faisait des cabrioles périlleuses loin de son gîte. Pendant ce temps, l’aigle noir qui guettait depuis longtemps au firmament, fonça sur sa proie insouciante. Prompt, l’Écureuil entra dans un trou de la termitière tandis que le Lièvre, affolé, courait dans tous les sens, et finit dans les griffes du rapace. Voilà pourquoi on dit souvent que le Lièvre ne doit pas rivaliser avec l’Écureuil.