Commentaire – «100 jours», c’est «sans jour». L’art de résister au temps !
Par Bacary Domingo MANE
Et s’il était prétentieux de vouloir évaluer le travail d’un régime en cent jours ? D’ailleurs pourquoi cent jours ? Pourquoi pas cinquante, cent-vingt, quatre-vingts, sept jours ? Qui a décidé qu’il en soit ainsi ? Et si le monde était regardé avec les loupes de ceux qui pensent productions et profits pour nous confiner dans des logiques de consommation, synonyme d’addiction ? Il y a, manifestement, un parfum d’arbitraire pour nous pousser à subir le temps.
Enumérer les réalisations, mettre le doigt sur les supposés «échecs » et «réussites», n’est-ce pas réducteur ? Ceux qui évaluent le travail d’un nouveau gouvernement en cent jours, en l’occurrence les médias et les hommes politiques, prennent-ils en compte les nuits blanches ? Les peurs, les espoirs, les hésitations et le libre arbitre des gouvernants ; bref toute cette dimension immatérielle qui échappe à la tyrannie du temps ? Que font-ils du caractère subjectif de la perception du temps ? « Cent jours» peuvent sembler une éternité, tout comme éphémères.
Loin de nous, l’idée de nier la réalité du temps dans la réalisation des objectifs personnels, collectifs et professionnels, en s’appuyant sur la planification et l’exécution des tâches. La seule question, c’est : les gouvernants doivent-ils subir le temps ?
Diomaye et Sonko doivent lutter contre le temps qui inhibe les initiatives. Un peu de folie consciente et de démesure, c’est la marque de fabrique des héros. Il faut une dose d’irrationalité, d’obstination et de persévérance pour agir et influencer le monde. Et cette volonté de puissance se réalise en dépit des contraintes imposées par le temps.
Bacary Domingo MANE