Conflit Russo-Ukrainien – Lettre ouverte / Le chemin qui mène à la paix n’est jamais loin…..
Par Diama Badiane, philosophe, sociologue
«Je ne rejoindrais pas le Traité Nord Atlantique». Si la situation impose de rester neutre, pourquoi ne pas choisir la neutralité, puisqu’elle n’a jamais tué personne. De toute façon, «choisir, c’est abandonner», pour paraphraser Jean Paul Sartre. Mais il faut aussi savoir qu’il y a de ces moments où il est nécessaire de trancher, de prendre position pour l’idéal de justice, de paix et d’amour, parce que c’est la responsabilité humaine qui est engagée. C’est une décision qu’il s’agit de prendre, une décision qui engage tout homme, la neutralité restera un critère d’objectivité, car le sort futur de l’être humain est en jeu.
Du coup, valait-il la peine de réveiller l’horreur? Ainsi, comment chercher une solution de sortie de crise honorable pour la Russie et pour l’Ukraine? Que chacun accepte de faire des concessions.
C’est bizarre qu’on se sente plus concerné par la guerre d’Ukraine que lors du conflit irakien, libyen ou même afghan. La perte des vies humaines innocentes affecte tout le monde (les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les malades). Il est quasiment inadmissible, malgré les progrès humains depuis des millénaires, que des guerres continuent encore de faire des victimes.
Abandonner son pays n’est pas un acte patriotique, si on est ukrainien, on l’est à vie. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux ont décidé de rester au terroir jusqu’à la fin. Mais quelle fin s’agirait-il?
Ou est-ce la fin du conflit qui a déjà fait trop de victimes, trop de dégâts…Combien de réfugiés, d’orphelins,….ont été dénombrés en seulement quelques jours des deux côtés. Preuve qu’il n’y a jamais de vainqueur dans une guerre. Le peuple ukrainien est en train de faire preuve d’un grand courage, mais dos au mur, on n’a plus beaucoup de solutions.
L’union africaine ou l’Afrique devrait s’interposer tout comme le reste du monde, pour trouver une solution au problème. Les méfaits d’un conflit vont souvent au-delà des belligérants. Des effets collatéraux menacent déjà le monde. Alors travaillons pour la paix.
Pour œuvrer pour la paix, il faut nécessairement une réforme de la mentalité humaine. Une pédagogie générale à l’échelle de l’humain s’avère plus que nécessaire. Il faut dépouiller l’homme de tous ses penchants dangereux, en maintenant à tous les niveaux ce qui fait sa richesse, son humanité même. Il ne s’agit pas de porter un jugement de valeur sur la Russie ou sur l’Ukraine, mais de trouver une approche pour sortir l’homme de son lot de souffrance. Pour réussir ce projet de paix perpétuelle, pour paraphraser Kant, les éducations nationales doivent tenir compte, dans le monde entier de la valeur et de la dignité de l’être humain. Remodeler l’esprit humain conformément à la fraternité, à la solidarité, à la paix et à l’amour du prochain. N’attendons pas la fin dont parlent les ukrainiens pour constater les dégâts. Une simple phrase semble pouvoir régler le problème « je ne ferai pas parti de l’Otan ». Ce n’est pas un aveu de faiblesse mais plutôt une décision sage qui prend en compte une vision multidimensionnelle de la situation. Quant à la Russie, elle doit offrir une porte de sortie honorable à ses frères ukrainiens. Ils sont frères et ils resteront frères car ils ont un destin en commun. Comme le dit Morin, l’action est un art et son seul viatique est de bien penser « Que signifie bien penser pour la Russie et pour l’Ukraine? C’est chercher à sauvegarder l’intérêt des deux peuples frères.
A la fin, cette guerre doit faire naître une nouvelle conscience collective des peuples pour craindre le retour de l’état de nature de Hobbes où « l’homme était un loup pour l’homme ».
Diama Badiane philosophe, sociologue.
