CORONA : Déclin ou déclic
Par M. Souleymane NDIR
L’ère de la mondialisation, du village planétaire pour désigner notre monde moderne a connu un développement fulgurant, un progrès sans précédent surtout dans le domaine technoscientique. Ce qui jadis semblait n’être que pure fiction, est devenu réalité. Voilà que l’homme en toute légitimité peut se targuer de parachever le vœu cartésien d’être » comme maître et possesseur de la nature ». C’est dans cette même époque, comme ironie du sort, qu’une « quatrième blessure narcissique » va être infligée à la « mégalomanie » humaine (corona virus semble sonner le glas de cette prégnance de l’hégémonie technoscientique, ou du moins a semé le doute dans l’esprit de plus d’un). Cette réalité cauchemardesque est désignée sous le nom scientifique de Covid-19. D’un village planétaire, on va vers un confinement un « repli sur soi » un isolationnisme pour ainsi dire. Voilà que l’humanité « s’isole », va-t-elle « s’étioler et mourir »?
Ce repli sur soi, cette distanciation nous a permis de connaître ou de comprendre à tel point nous sommes liés aux autres, à tel point nous sommes proches, et que nous ne sommes pas « un empire dans un empire. C’est là le paradoxe, le talon d’Achille du Corona virus: toute force portant en elle-même les armes de sa propre destruction, la pandémie en nous éloignant, nous a rapproché davantage. Elle a su réveiller notre fibre patriotique et un sens élevé de la responsabilité. Le sort de l’humanité est scellé entre les mains de tout un chacun. C’est la Responsabilité au sens sartrien du terme. En effet la responsabilité est un fardeau, elle est synonyme d’angoisse, car en choisissant, je choisis pour tous les hommes, pour l’humanité toute entière. Ce qui doit ipso facto impliquer le meilleur choix. Car le bien de tous est l’affaire de chacun.
Souleymane NDIR, professeur de philo lycée Vélingara-Ferlo