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 REVUE DE PRESSE AFRIQUE/

À la Une: coup de frein sur les relations entre l’Algérie et le Mali

« Les reconfigurations stratégiques au Sahel […] n’ont pas seulement évincé la France, elles ont aussi fragilisé » les rapports entre les deux pays, constate Le Monde Afrique.

Les deux pays vivent un début de crise diplomatique autour de la convocation, par les autorités maliennes, de l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. En fait, par ce geste, le Mali lui-même répondait à Alger. « Bamako entendait, retrace Tout sur l’Algérieprotester contre des rencontres tenues à Alger quelques jours plus tôt entre les autorités algériennes et des groupes rebelles du nord du Mali » ; et puis, « Bamako n’a pas apprécié, croit savoir le journal algérien, le tapis rouge déroulé à Mahmoud Dicko[…] en bisbille avec les dirigeants du nouveau régime ». Pour Bamako, il s’agit d’ingérences dans ses affaires, voire d’hostilité, puisque les tensions sont vives ces derniers mois entre le gouvernement et les mouvements rebelles de l’Azawad, dans le nord.

L’accord de paix d’Alger de 2015 en péril

Un accord qui était « déjà fragile », souligne Sahel Tribune au Mali, même si « la reconnaissance du rôle crucial d’Alger dans la médiation pour la paix persiste ». Ce compromis signé en 2015 visait à « isoler les insurgés touaregs des groupes jihadistes », ce qui explique que l’Algérie ait régulièrement reçu des chefs rebelles ces dernières années. Mais, analyse Le Monde Afrique, « ces contacts sont devenus plus sulfureux aux yeux du gouvernement malien à mesure que celui-ci reprenait l’offensive, au fil de l’année, dans le nord du pays », avec l’aide des miliciens du groupe Wagner et au nom de l’intégrité territoriale.

Tout sur l’Algérie voit en fait, dans l’attitude de Bamako, rien de moins que la « volonté des nouvelles autorités [du Mali] de remettre en cause le plan de paix. Sinon, s’interroge le journal, comment expliquer leur offensive de novembre dernier à Kidal ? » Une analyse que ne partage évidemment pas Sahel Tribune… Comme en miroir, le journal malien se questionne, lui, sur le rôle diplomatique de l’Algérie, car selon le titre, « ​​​​​​​la résurgence récurrente des hostilités » sème des doutes sur « ​​​​​​ l’efficacité du modèle et de l’approche méthodologique du médiateur sur la longue durée ». Peut-être faudrait-il, suggère encore Sahel Tribune, que « ​​​​​​​la résolution d’un conflit aussi labyrinthique » soit « dirigée par des acteurs non étatiques capables de dépolitiser le conflit » ?

Ces turbulences profitent au Maroc

C’est même « ​​​​​​​une aubaine » pour Rabat, juge Le Monde Afrique, qui « ​​​​​​​entend bien jouer sa partition au Sahel afin de contrer son rival de l’Est ». TSA de son côté, enrage de cette volonté marocaine de « se déployer davantage dans cette région ». Le journal y voit même une tentative de « « parasiter » les efforts de l’Algérie pour trouver une solution à la crise au Mali ».

Et le calendrier s’y prête : samedi 23 décembre, Marrakech accueillait une rencontre ministérielle sur l’influence des pays du Sahel. Une rencontre au cours de laquelle, rapporte Le Monde Afrique, « le ministre malien des Affaires étrangères […] n’a pas tari d’éloges sur ‘l’initiative fraternelle’ » du pays en faveur de ses voisins sahéliens. Il faut dire que l’intervention du Maroc fait les affaires de Bamako, qui représente, reconnaît TSA, « une formidable opportunité pour sortir de l’isolement ».

Le Niger lui aussi tisse de nouveau des liens diplomatiques

On l’a appris mercredi 27 décembre : le port autonome de Cotonou a levé l’interdiction des importations de marchandises censées parvenir au Niger. Une décision dont se félicite L’Événement Niger et qui « ​​​​​​​laisse entrevoir une lueur d’espoir que les choses vont s’arranger progressivement pour les Nigériens, par qui les sanctions sont difficilement vécues ».

Le journal fait référence aux sanctions prises par la Cédéao après le coup d’État du 26 juillet, qui ont notamment eu pour conséquence la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger. Attention : ces frontières restent fermées. La décision du port permet simplement que des marchandises soient de nouveau stockées dans les hangars.

Il n’empêche : pour L’Événement, il pourrait s’agir d’une « ​​​​​​​preuve de bonne foi », de la part de l’un des membres de la Cédéao, pour inciter les autorités nigériennes à « des gestes d’apaisement et à accéd[er] à certaines des exigences de l’organisation ». D’autant qu’il y a quelques jours, le président du Bénin, Patrice Talon, a déclaré vouloir normaliser rapidement ses relations avec le Niger. Affaire à suivre…

RFI

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