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Le pharmakon et l’esprit de la loi

En entérinant la décision d’un ministre de l’intérieur à la fois juge et partie, pour ne pas dire partisan, les « 7 » sages ont décidé, délibérément, de fermer les yeux sur l’esprit de la loi électorale. Même un profane en sciences juridiques, sait qu’aucune décision de droit ne doit aller à l’encontre de la souveraineté du peuple.

Or, en jouant sur le terrain du ministre de l’intérieur, les « 7 Sages » ont pris le risque de profaner le « Corps sacré » d’une juridiction haut perchée, certainement la tête dans les étoiles. Déconnectée d’une réalité politique et sociale qui dévoile, élections après élections, hausse après hausse, sa face hideuse et qui fait craindre le pire. Cette réalité, ils ne peuvent ni la voir, ni la sentir, tellement elle crève les yeux. Donnant ainsi raison au proverbe chinois : l’endroit le plus sombre est sous la lampe.

 Pourquoi ? Comment cela est-il arrivé ? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Faut-il chercher la réponse dans une sorte d’absence de pouvoir de la volonté d’agir comme cause première ?  Pour sûr, c’est dans la tête des «7 sages» que se trouve la réponse, enfouie dans une conscience qui a fini de rendre sa copie sans rature. Elle (conscience) ne tâtonne pas, elle juge en toute impartialité. Le problème, c’est qu’elle ne parle qu’au concerné. Impossible d’accéder à la boîte noire après le crash «imaginaire».

Au sommet de son art, Diome a su créer une réalité hybride, fruit d’une imagination fertile et fécondante, pour ensuite filer le « monstre » aux « 7 Sages » qui n’y ont vu que du feu. La créature sortie des « officines » du ministère de l’intérieur, a une double attirance, résumée dans cette formule: dangereuse séduction !  Une sorte de pharmakon à la Félix !

Si c’est un jeu, il est alors dangereux !  Parce que la fin ne saurait justifier le moyen utilisé pour écarter d’une compétition – où le seul arbitre est le peuple souverain – des adversaires jugés encombrants. Des coalitions ont été mises sur la touche au nom d’un parrainage  qui fonctionne comme un filtre, des listes invalidées, toutes ces décisions ont porté un coup dur à la République.

Sérieusement éprouvée, chahutée, abîmée, notre démocratie renvoie l’image d’un corps malade étalé sur le lit, en attente de perfusion. Les garants de la Constitution, de Senghor à Macky Sall,  sont malheureusement ses premiers pourfendeurs, lorsqu’il s’agit de sauver des intérêts personnels.

Aujourd’hui, tout donne l’impression que notre pays a atteint le pic au plan de la régression démocratique. Qui parlait de «loi consolidante» ? Tout dans sa logorrhée ou verbosité intarissable rappelle la trahison envers un peuple qui sait encaisser les coups. Mais qui ne rate jamais les grands rendez-vous pour sauver notre démocratie ou ce qu’il en reste.

A bon entendeur…

Bacary Domingo MANE (Mondeafrik.com)

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