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Les Shebab ont attaqué une base militaire de l’Union africaine en Somalie

Une attaque a visé, mardi, une base militaire de la force de maintien de la paix de l’Union africaine près du village de Ceel Baraf en Somalie, faisant des victimes. Les Shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l’attaque.

Des Shebab lourdement armés ont attaqué, mardi 3 mai avant l’aube, une base militaire de la force de maintien de la paix de l’Union africaine (UA) en Somalie, rapportent un commandant militaire local et plusieurs témoins. La base abrite des soldats burundais de la Mission africaine de transition en Somalie (Atmis) près du village de Ceel Baraf, à 160 km au nord-est de Mogadiscio.

« Il y a eu de violents combats et des victimes des deux côtés mais nous n’avons pas davantage de détails jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP le commandant militaire local Mohamed Ali interrogé par téléphone. « Ils ont lancé l’attaque avec l’explosion d’une voiture avant un échange de tirs nourri. »

Un responsable militaire burundais a, de son côté, indiqué à l’AFP qu’une trentaine de soldats ont été tués et 22 autres blessés, et une douzaine d’autres sont portés disparus. Aucune confirmation de ce bilan n’était disponible dans l’immédiat auprès de responsables somaliens ou de l’UA. 

« Il y a eu de fortes explosions et des échanges d’armes automatiques. Les soldats burundais ont quitté la base pour entrer dans le village de Ceel Baraf avant que des hélicoptères ne viennent apporter un soutien aérien », a raconté un riverain Weliyow Maalim. 

Les Shebab ont revendiqué l’attaque

Le gouvernement somalien a déclaré qu’il « condamnait dans les termes les plus forts l’attaque odieuse visant l’Atmis » et a appelé la communauté internationale à faire davantage pour soutenir les forces somaliennes et l’Atmis « afin de combattre efficacement le terrorisme ».

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré sur Twitter qu’il s’était entretenu avec le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, pour lui présenter ses respects pour le « sacrifice » des soldats de la paix qui ont perdu la vie.

Les Shebab, liés à Al-Qaïda et qui mènent une insurrection contre l’État somalien depuis plus de dix ans, ont revendiqué l’attaque dans un communiqué. Ils ont affirmé avoir pris le contrôle de la base et avoir tué 173 soldats de l’UA. Ils ont aussi diffusé une vidéo montrant des corps semblant être ceux de soldats, selon l’ONG américaine SITE Intelligence. Le bilan donné et la vidéo n’ont pu être vérifiés de manière indépendante.

Un processus électoral qui inquiète

La force de l’Atmis, dont les effectifs représentent près de 20 000 militaires, policiers et civils, issus de pays africains, a formellement remplacé la force de maintien de la paix africaine en Somalie (Amisom) avec un mandat prolongé fin mars par le Conseil de sécurité des Nations unies jusqu’à fin 2024 pour stabiliser le pays face à l’insurrection islamiste Shebab.

L’Amisom a chassé les Shebab des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, permettant l’installation d’un gouvernement et d’institutions fédérales ainsi que la tenue de deux cycles d’élections (2012, 2017) et l’organisation d’un troisième qui devrait s’achever dans les prochaines semaines.

Mais, ces derniers mois, les Shebab ont intensifié leurs attaques dans le pays, revendiquant notamment deux spectaculaires attaques le 24 mars.

L’attaque de mardi intervient moins d’une semaine après la désignation au parlement des présidents des deux chambres, une étape clé ouvrant la voie à l’élection du président de la Somalie. Les partenaires internationaux ont fait part de leurs inquiétudes au sujet des délais dans le processus électoral, qui selon eux distraient le gouvernement du combat contre les Shebab ou encore des risques de famine dans le pays. France 24

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