Commémoration de la Nakba sous les bombardements israeliens
Frappes aériennes de l’armée israélienne à Gaza, tirs de roquettes du Hamas contre le territoire de l’État hébreu, les affrontements se poursuivent au Proche-Orient. Ils ont fait plus de 120 morts en majorité palestiniens. Et ce samedi les Palestiniens commémorent le 73e anniversaire de la Nakba, littéralement «la catastrophe ». En 1948 lors de la création de l’État d’Israël, 700 000 arabes sont chassés de leur terre, déplacés de force. Alors pour les Palestiniens ce triste anniversaire rouvre les plaies du passé. Reportage à Lod, ville israélienne mixte où cohabitent familles arabes et juives.
Dans le centre historique de Lod, Youcef Mohamed, se rend à la mosquée. Il n’était qu’un enfant lors de la Nakba. Mais il garde un souvenir douloureux de cette période.
« Un jour, des gens sont arrivés et nous ont colonisé par la force, raconte-t-il. Ils ont voulu nous dicter notre conduite. Et nous avons fini par accepter leurs lois. Et depuis, juifs et arabes ont pu vivre en paix. Mais il y a un groupe chez les juifs, qui s’appelle le Noyau de la Torah, ce sont des suprématistes qui veulent que cette terre soit exclusivement juive. Ils ne veulent pas de présence arabe. »
Les hélicoptères de la police israélienne survolent la ville. Lod est en ce moment le théâtre d’affrontements intercommunautaires. En 1948, les familles arabes, chrétiennes ou musulmanes, qui n’ont pas subi l’exode forcé, ont été enfermées dans des ghettos, racontent les anciens de la ville. Plus tard, leurs membres sont devenus citoyens israéliens, comme Ghassan Mneir : « Nous ne sommes pas égaux avec les juifs. Cela fait plus de 70 ans, depuis la Nakba, qu’on est maltraités. Le gouvernement nous considère comme ses ennemis. Ici, nous n’avons aucun droit. Nous avons toujours subi des discriminations. »
À Lod, où l’état d’urgence a été décrété à cause des violences intercommunautaires, les Arabes israéliens comptent bien commémorer la Nakba.Rfi